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Mais où est passée Ker-Ka-Ré?
En cette fin de long week-end festif et tout aussi oisif, intéressons nous à la villa Ker-Ka-Ré de notre cher Le Corbu. Au chapitre des péchés commis par des créatures du Bon Dieu sur des maisons modernes, la maison Ker-Ka-Ré (ou villa Besnus) à Vaucresson vaut d'être citée. Ker-Ka-Ré, dont la maquette fut exposée en 1924 au Salon d'automne et dont le permis de construire fut déposé le 28 avril 1923, est avec l'atelier Ozenfant, la première maison signée Le Corbusier. Peu représentative des fameux "cinq points" — elle n'a ni pilotis, ni façade libre — elle témoigne néanmoins de l'écriture corbuséenne par son souci d'ordonner les éléments de façade comme un tableau et d'affirmer la distinction entre espaces "servants" et "servis".L'architecte avait composé sa façade puriste en jouant sur l'alternance d'une étroite verrière verticale éclairant la cage d'escalier et d'un bandeau de fenêtres horizontales. En saillie, un bow-window de la taille d'un homme dominait la porte du garage. Il faisait écho au balcon qui coiffait comme une marquise l'entrée principale. Elle est dans le monde à cette époque un exemple de l’émergence de ce nouveau langage architectural. Aujourd'hui, si vous ne la cherchez pas, impossible de reconnaitre la villa.Tandis que la façade principale sur rue a été flanquée de trois magasins, le toit-terrasse s'est retrouvé grimé en toit à quatre pentes car, un toit français qui se respecte se doit d'être pentu et d'avoir des tuiles.
Pour ces trop importantes modifications, Ker-Ka-Ré est une des rares oeuvres de Le Corbusier non protégées en France.Chers amis amateurs d'architecture, ne soyez pas déçus! De passage à Vaucresson, si point de Le Corbusier vous verrez, un petit tour chez Jean-Louis et une nuque rafraichi vous aurez!