Le Corbusier à Beaubourg.Disparu l'été 65, Le Corbusier fait l'objet d'une rétrospective à Beaubourg. Homme à multiples facettes, tour à tour architecte, théoricien, urbaniste, peintre, sculpteur, il est un monument de l'architecture internationale du XXe siècle. L'exposition intitulée "Mesures de L'homme" est riche de 300 œuvres et documents (tableaux, maquettes, plans, livres, sculptures, photos, films...) le tout dispatché en 10 salles, autant dire que la visite vaut le coup d'oeil.Le thème du corps sert bien de trame à ce parcours biographique, avec la genèse du Modulor cher à Le Corbusier (silhouette humaine qui sert d'échelle à sa conception des aménagements de l'espace moderne). Suivant un parcours chronologique, l’exposition nous permet de voir les cheminements et obsessions de ce travailleur inlassable. On découvre avec plaisir ce que Le Corbu désigne comme son véritable "premier tableau" Intitulé « La Cheminée » (1918), il montre cette soif d’ordonner chaque élément, de simplifier « pour rendre les choses pures et universelles ».C'est en cela que réside l'intérêt de la rétrospective, tout ce qui ne concerne pas a proprement dit l'architecture mais tout ce qui à amené Le Corbusier à considérer le blanc, le grand air et l'angle droit comme une règle primordiale dans son travail. Pourtant, même si l'exposition semble parfaite avec les sculptures, les peintures, les croquis, les maquettes... le bonhomme avec ses doutes, ses contradictions et ses erreurs n'y est pas. Un autre élément essentiel à la compréhension de son travail manque à l'appel: le contexte.La misère des taudis, la tuberculose, le manque d'hygiène, la révolution des matériaux (béton et métal)... tout ce qui pourraient expliquer l'amour de l'ordre, du propre. Et peut être, à l'heure où des ouvrages polémiques paraissent, le fascisme qui hante alors l'architecte.Il vaut mieux pour décortiquer la vie et l' œuvre de ce personnage à l'ambiguïté certaine, voir dans quel temps et dans quelles circonstances il a vécu.Tout ceci non pas dans le but de l'excuser mais juste lui rendre son humanité.